2013, TDIE dresse un premier bilan de la réforme portuaire. Une occasion de donner la parole aux acteurs de terrain sur le thème de la compétitivité. Point d’étape d’un processus en marche, le colloque « Quelle place pour les ports français dans l’espace européen du XXIème siècle ? » met en perspective les ingrédients de la réussite.
2014, les journées du Port du Futur des 9 et 10 septembre à Paris permettent aux ports français d’exposer leurs stratégies au regard de celles de plusieurs ports étrangers. On en retiendra plusieurs leçons :
La transition énergétique mondiale impose aux ports de changer de modèle économique. Le modèle actuel de rente énergétique s’appuyant sur des importations et exportations de pétrole brut, de produits raffinés, de gaz, de charbon a vécu.
Mais les ports ont un rôle à jouer au plan énergétique. On peut citer : Saint Nazaire, Cherbourg comme bases logistiques pour des champs éoliens, ou Cherbourg encore pour des hydroliennes, Bordeaux qui veut devenir un port à économie et énergie positive, Marseille enfin qui va développer des quais « pug and play » où une alimentation électrique puissante sera fournie aux navires leur éviter d’avoir à faire tourner leurs moteurs.
Le trafic de marchandises diverses et notamment de conteneurs impose aux ports d’avoir une excellente qualité de service et notamment de pouvoir proposer une logistique multimodale performante. Depuis la réforme portuaire, la qualité du chargement et du déchargement des navires semble excellente, mais la dynamique multimodale est encore à construire. Un partenariat entre ports maritimes et ports intérieurs est une bonne voie de progrès, comme le montre l’exemple d’Haropa. Mais une bonne chaîne logistique requiert aussi des investissements dans les corridors européens desservant les ports et la mise en place au niveau européen d’une aide au transport combiné pour remplacer le programme Marco Polo. Il faut aussi des opérateurs ferroviaires dynamiques par exemple selon le modèle de l’opérateur ferroviaire de proximité de La Rochelle.
La qualité de service portuaire requiert aussi une réponse très rapide des ports aux demandes de leurs clients et la création de nouveaux services bien adaptés. Ceci impose aux ports d’avoir un dialogue constant, filière par filière, avec tous les acteurs de la place portuaire. C’est ce que fait actuellement Haropa par exemple avec les acteurs de la filière céréalière. Ces échanges permanents, et le développement d’outils de partage de données en temps réel sont indispensables.
Les ports ont un rôle important à jouer comme développeur de l’économie circulaire : Marseille Fos va construire, avec des partenaires industriels, la plate-forme PIICTO dédiée à l’économie circulaire et aux industries économes en énergies fossiles.
Les stratégies portuaires doivent s’appuyer sur des visions prospectives concernant la croissance des différentes régions du monde et les bouleversements à venir dans les localisations des implantations industrielles. Ces stratégies doivent être au service de l’économie des régions portuaires et cela requiert que ces stratégies soient unifiées pour chaque façade maritime et établies en dialogue ouvert avec les autorités locales, les industriels et logisticiens et aussi avec les autorités et associations environnementales.
Enfin le port doit être une partie vivante de la cité, c’est à dire un lieu où se développent des industries maritimes variées et des laboratoires de recherche dans ces domaines, mais aussi un lieu de commerce et de loisirs où les citoyens peuvent côtoyer, sans la gêner, l’activité purement portuaire. Marseille a des réalisations exemplaires dans ce domaine.
Malgré la conjoncture économique mondiale difficile, la dynamique portuaire française semble être retrouvée, mais les résultats sont encore à confirmer.
2015, prochain rendez-vous sur les ports intérieurs et le transport fluvial dans le prolongement de la « Première Conférence sur le Fret fluvial » dont la feuille de route a été présentée le 13 octobre 2014.