« Les nouveaux aventuriers du rail »

Philippe Duron

Co-président

Philippe Duron était à Bordeaux pour TDIE le 17 novembre dernier pour assister au colloque organisé par Le Train et Mobilettre.

Depuis l’adoption du 4ème paquet ferroviaire en 2016, l’ouverture à la concurrence était matière à de nombreux colloques encore théoriques. À Bordeaux le 17 novembre, « Le train » et Mobilettre nous invitaient à découvrir des projets concrets, des propositions très nouvelles.

« Les nouveaux aventuriers du rail » : le titre intrigant de ce colloque avait attiré sur les bords de la Gironde de nombreux spécialistes et passionnés du train. Gilles Dansard et Gilles Savary, fins connaisseurs du ferroviaire, ont fait dialoguer, débattre les porteurs de projets (Railcoop, Le Train, Midnight trains) et les acteurs publics institutionnels qui définissent le cadre, les orientations ou régulent les différents marchés de ce mode de transport (DG Move, DGITM, SNCF réseau, EPSF, ART).

Les nouveaux projets présentés le matin par Le train et Midnight trains s’inscrivent dans des interstices laissés libres par l’opérateur historique, le TGV intercités pour le Train et des trains de nuit haut de gamme pour Midnight trains. La confiance et l’enthousiasme s’imposent pour franchir les étapes préalables au lancement des projets : constitution d’équipes aux compétences pointues, (obtention d’une licence d’opérateur ferroviaire, certificat de sécurité), financement, achat ou location du matériel… Pour Yann Leriche, DG de GetLink, seule la qualité des sillons pourrait en rendre leur prix supportable.

Ce point de vue faisait transition avec l’après-midi consacré aux facilités essentielles au bon développement des nouveaux trafics voyageurs. Les propos de Jean-Luc Gary, le directeur régional de SNCF réseau et Hervé Le Caignec, président de LISEA, ont mis en évidence que la qualité du réseau et le prix des sillons dépendaient du niveau de financement de l’Etat. SNCF réseau et la DGITM ont fait valoir que le contrat de performance permettait de mettre en œuvre une planification des investissements et une nécessaire programmation pluri-annuelle des travaux.

La sécurité va au-delà de l’obtention du Certificat Universel de Sécurité : Laurent Cebulski, DG de l’EPSF, a souligné que l’élaboration d’un système de gestion de la sécurité s’impose aux nouveaux opérateurs. L’accès aux facilités essentielles (aux gares et ateliers de maintenance notamment) est une des conditions de la réussite. SNCF réseau se défend de toute pratique discriminante et l’ART, représentée par sa vice-présidente Florence Rousse, rappelle que sa mission est d’y veiller.

TDIE félicite les organisateurs de cette manifestation utile et passionnante. Elle a montré que l’ouverture à la concurrence n’est pas chose facile mais qu’elle est prometteuse d’investissements, de services nouveaux, et si l’on en croit Kristian Schmidt, directeur des transports terrestres à la DG Move, d’une baisse des tarifs pour les consommateurs.

Envie de partager ?