Les réponses au questionnaire de TDIE

TDIE a reçu sept réponses au questionnaire préparé par le Conseil scientifique du think tank en accompagnement d’une contribution à la présentation des grands enjeux d’une politique européenne des transports. Voir : Quelle politique européenne des transports demain ? 18 questions aux candidats.

Les candidats et leurs équipes ont répondu avec attention aux 18 questions, qui permettent de dresser un panorama des points de consensus et des enjeux de débat qui différencient voire opposent les différentes listes en guise d’introduction à la lecture de chacune des réponses reçues.

Le questionnaire est construit en cinq parties qui permettent de regrouper les sujets par familles d’enjeux, en assurant une progression du propos depuis la question principale définie par le statut de compétence partagée de la politique des transports – « Qu’attendons-nous de la politique européenne des transports ? » – jusqu’à des questions plus précises relatives à l’actualisation des orientations et objectifs portés par des textes en vigueur, ou aux modalités de mise en œuvre de textes qui viennent d’être adoptés.

TDIE remercie vivement les candidats d’avoir accepté de répondre avec engagement à ce questionnaire destiné à favoriser l’explicitation d’orientations et de priorités pour la politique européenne des transports. A l’issue d’un mandat européen marqué par une attention nouvelle et significative aux défis de la décarbonation des transports, et alors que le secteur des transports joue un rôle toujours plus important dans la mise en œuvre du projet européen, il est opportun que les orientations et les priorités du prochain mandat puissent être éclairées et débattues à l’aide d’éléments de connaissance, d’analyse, et de conviction explicitement dédiés aux questions de politique des transports.

L’opportunité et la nécessité d’une politique européenne des transports ne sont pas remises en question, cependant, c’est le niveau d’ambition de ses orientations et la précision de ses prescriptions qui font débat.

Le défi du réchauffement climatique, et la nécessité d’y accorder des efforts significatifs pour assurer la décarbonation des transports ne sont pas explicitement remis en cause. Ce sont les moyens d’y parvenir qui suscitent des propositions ou des positions différentes voire contradictoires, qui génèrent des niveaux d’ambition politique différents.

Si tous les candidats semblent converger sur le constat que la décarbonation des transports appelle une articulation des trois politiques sectorielles des transports, de l’énergie et de l’industrie, les candidats présentent des mix assez différents qui reflètent les convictions des différents partis et coalitions de partis sur la manière avec laquelle politiques européennes et politiques nationales doivent être articulées.

On peut noter quelques éléments marquants et significatifs des principales options déclinées par les candidats et leurs équipes :

  • La nécessité de soutenir le développement du transport ferroviaire est largement partagée. Les nuances s’imposent à travers trois types de préoccupations : l’opportunité d’augmenter les moyens que l’Union européenne y consacre en investissement dans l’infrastructure, le type des projets ferroviaires à soutenir (transfrontalier, national, transport du quotidien), et l’opportunité que l’Union européenne contribue de manière plus volontariste du développement de l’offre de services ferroviaires. Dans ce cadre, on peut constater que le développement du report modal vers le transport ferroviaire est considéré comme un levier et un enjeu à développer.
  • La question des politiques européennes de décarbonation des mobilités routières suscite un débat et des options très différentes, voire contradictoires. Ainsi, les listes Bardella et Bellamy remettent en cause le principe du choix technologique porté par l’Union européenne, et affirment se préparer à agir pour sa remise en cause à l’occasion des clauses de revoyure de 2026 et 2027. Plusieurs listes soulignent leurs préoccupations que la politique industrielle européenne assure les conditions optimales de la production de petits véhicules électriques afin d’en assurer l’accessibilité économique au plus grand nombre. Noter à ce titre qu’aucune liste ne considère explicitement que le défi de la transition écologique représente un risque pour la compétitivité économique de l’industrie européenne ; cependant, la légitimité de l’Union européenne à définir des normes contraignantes ne fait pas l’unanimité.
  • La question de la répartition des responsabilités d’orientation, normalisation, et financement des politiques de transports entre l’Union et les Etats trouve un point de débat autour de la question de l’avenir du principe de subsidiarité. Ainsi, les listes de Bardella et Bellamy soulignent leur conviction que le principe de subsidiarité ne doit pas être remis en cause et à ce titre considèrent que l’Union européenne ne doit pas venir sur le financement des politiques de transport du quotidien, et en particulier pour ce qui concerne les mobilités actives.
  • Concernant la question de la décarbonation du transport aérien, les listes Aubry, Glucksmann, Toussaint, Deffontaines, portent toutes des réflexions et propositions concernant d’une part la limitation des vols intérieurs lorsqu’une offre ferroviaire alternative est disponible, et proposent une régulation par le signal prix en assurant une plus forte taxation du carburant d’autre part.
  • Les aspects sociaux de la politique européenne des transports ouverts dans la partie 4 du questionnaire n’ont pas suscité le même intérêt auprès des différentes listes. On peut constater cependant que la question sociale est indissociable des enjeux de politique des transports ; elle est cependant abordée par les différentes listes sous un angle fortement marqué par leurs orientations nationales.
  • L’idée de sobriété des transports apparait dans les contributions de Aubry, Glucksmann, et Toussaint. Dans la contribution de Glucksmann, elle est associée au principe de sobriété énergétique alors que dans les contributions de Aubry et Toussaint, le mot renvoie à l’idée de maîtrise de la demande de transport.

Vous trouverez ci-dessous accès aux réponses des listes menées par (ordre alphabétique des noms des têtes de liste) :

Nous avons reçu une réponse spontanée de la part de la liste Equinoxe menée par Marine Cholley.

TDIE n’a pas reçu de réponse des listes menées par Valérie Hayer et Marion Maréchal.

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