Quelle politique des transports pour assurer la trajectoire vers la neutralité carbone ? Le dossier présidentiel de TDIE

Depuis 2002, TDIE s’attache à favoriser la reconnaissance des questions de transport dans les débats préparatoires aux élections présidentielles.

Au fil des cinq exercices réalisés en vingt ans, cette démarche raisonnée et déterminée s’est précisée : dans la méthode, les outils, comme dans l’audience et l’intérêt manifestés par les candidats et leurs équipes. La place accordée par les candidats à la politique des transports reste paradoxalement très limitée compte-tenu de ses très nombreux sujets et enjeux d’orientation politique. Cependant, TDIE peut se réjouir de constater une évolution significative sur le long terme.

Pour la campagne présidentielle 2022, un nouveau défi laissait espérer une place encore plus significative au transport. Secteur qui représente en France près d’un tiers des émissions de Gaz à effet de serre, le transport ne devrait-il pas être l’une des principales préoccupations du travail de réflexion et de proposition des candidats, qu’il s’agisse de la présentation d’une analyse, d’une vision et d’une stratégie, et surtout de la définition des efforts à réaliser pour atteindre la neutralité carbone en 2050 – avec les questions incontournables de la répartition de ces efforts entre la collectivité et les acteurs économiques et des dispositifs à mettre en œuvre pour assurer une transition juste – ?

A travers le dossier constitué par TDIE pour le débat présidentiel 2022, on peut constater que le défi de la décarbonation fait l’objet d’un consensus très large, fondé sur le fait que les candidats et leurs équipes ne remettent pas en cause les conclusions du GIEC et l’absolue nécessité de lutter contre le changement climatique. Les propositions partagées par les candidats dans leurs réponses au questionnaire de TDIE soulignent que la complexité de l’organisation et de la régulation du système de transport, qui appelle des concertations avec les collectivités et les acteurs du transport, suscite des options stratégiques qui peuvent être différentes.

Les priorités précisées par les candidats portent-elles des différences significatives ? Comment articulent-ils objectifs de décarbonation, financement et développement de stratégies partagées sur les différents segments du transport ? Comment intègrent-ils les deux approches voyageur et fret à une vision globale ?

Vous trouverez ci-dessous accès aux différents éléments du dossier réalisé par le Conseil scientifique de TDIE. Ce dossier comprend :

  • les contributions que les candidats ont bien voulu élaborer en réponse au questionnaire présenté dans la plate-forme présidentielle 2022 de TDIE,
  • le grand débat transport organisé le 17 mars pour la troisième édition d’un partenariat au long cours entre TDIE et Mobilettre,
  • un ensemble de tables rondes enregistrées en studio pour préciser les enjeux des politiques publiques à mettre en oeuvre pour atteindre la neutralité carbone

Quelques éléments du dossier de travail du conseil scientifique ont été publiés par la revue TI&M (Transports Infrastructures & Mobilité) dans son numéro 531 – “Agenda 2027 avec pour horizon 2050”.

LES RÉPONSES DES CANDIDATS AUX QUESTIONNAIRE DE TDIE

Décarbonation : consensus pour le déploiement d’une stratégie d’intérêt général dans le secteur des transports

La place du secteur des transports dans les émissions de gaz à effet de serre est reconnue par tous les candidats, ce qui légitime un effort particulier pour assurer la baisse des émissions. Cependant, si les candidats semblent se rejoindre sur la nécessité d’assurer la trajectoire, les solutions proposées et les modalités de répartition de l’effort varient significativement.

Globalement, les candidats ont bien identifié trois grands segments de mobilité, qui sont l’objet de problématiques, de besoins et d’offres différents : déplacements urbains dans le cœur des agglomérations, dans le périurbain, et interurbain.

Dans ce cadre, quatre leviers suscitent des propositions convergentes, avec quelques nuances :

  • Assurer le développement du véhicule électrique : les candidats reconnaissent la place incontournable de la voiture dans les déplacements, et par conséquent la nécessité d’en assurer la décarbonation. Ils se projettent dans un soutien à l’industrie automobile pour sa conversion à l’électricité, au développement du réseau des bornes de recharge, et à l’achat des véhicules par les particuliers.
  • Assurer le développement d’offres alternatives au transport routier, en invoquant le transfert modal, qu’il soit classiquement orienté vers la massification des transports collectifs (en zone urbaine ou pour les déplacements interurbains) ou les mobilités actives, avec un soutien au développement de l’usage du vélo. Pour ce faire, les candidats proposent d’augmenter les efforts d’investissement dans les réseaux ferrés, qu’ils soient urbains ou interurbains.
  • Pour le fret et la logistique, ils souscrivent globalement à une meilleure utilisation et un renforcement de l’entretien des infrastructures ferroviaires et fluviales avec notamment un appui à la perspective du développement du fret ferroviaire et fluvial. Le développement des offres de services et de l’industrie de la construction (wagons, bateaux) en France doit accompagner l’effort de verdissement engagé par le transport routier de marchandises.
  • Aménagement du territoire et décentralisation : les candidats ont bien identifié la nécessité de travailler en concertation avec les collectivités territoriales, et renvoient facilement à la question de l’aménagement du territoire pour invoquer des politiques incitatives, sans cependant se prononcer sur leur contenu et encore moins les échéances de leurs effets.

Pouvoir d’achat, équité sociale, répartition de l’effort entre la collectivité et les acteurs économiques.

La mobilité est présentée par l’ensemble des candidats comme un droit, de manière plus ou moins explicite, qui se traduit par un refus général de politiques de limitation ou rationnement de la mobilité, refus souligné lorsque ces politiques de régulations sont susceptibles d’être aveugles aux inégalités sociales.

Le pouvoir d’achat s’impose comme l’un des thèmes majeurs de la campagne : l’ensemble des candidats a préféré présenter des mesures d’incitation (amélioration de l’offre, aides et subventions diverses à la consommation) pour favoriser l’usage de mobilités plus propres, plutôt que l’annonce de la mise en œuvre d’un signal-prix qui augmenterait le coût du transport pour le consommateur final. Ainsi, le principe pollueur-payeur ne fait pas l’unanimité s’il n’est pas assorti de dispositifs de compensation selon les capacités à payer ; les ZFE (zone à faible émission) et le péage urbain suscitent des réactions contrastées.

Vous pouvez consulter et télécharger :

La Synthèse et mise en perspective des réponses des candidats proposée par le Conseil scientifique de TDIE

Les réponses intégrales des sept candidats qui ont répondu (dans l’ordre alphabétique) : Nathalie ArthaudAnne HidalgoYannick JadotMarine Le PenJean-Luc MélenchonValérie PécresseFabien Roussel

Pour une politique des transports – analyses, propositions et questions aux candidats à l’élection présidentielle 2022, la plate-forme présidentielle 2022 de TDIE

La plate-forme présidentielle 2022 du Conseil scientifique de TDIE a été présentée le 18 février ; elle a été adressée à tous les candidats, qui ont eu un mois pour préparer leurs réponses. Les réponses ont été présentées à la presse le 24 mars par Philippe Duron et Louis Nègre, coprésidents de TDIE, avec Michel Savy, président du Conseil scientifique, et Dominique Auverlot et Caroline Daude rapporteurs pour le Conseil scientifique.

TDIE n’a pas reçu de réponse du candidat Emmanuel Macron.

EN PARTENARIAT AVEC MOBILETTRE

Le Grand débat transport

TDIE et Mobilettre ont réuni les acteurs du transport à l’occasion du troisième rendez-vous du Grand débat transport, pour entendre les représentants des candidats présenter leur vision des enjeux de la décarbonation du secteur des transports.

Six candidats étaient représentés (par ordre alphabétique des candidats) : Anne Hidalgo par Olivier Jacquin, Yannick Jadot par David Belliard, Emmanuel Macron par Fabienne Keller, Jean-Luc Mélenchon par Arsène Ruhlmann, Valérie Pécresse par Philippe Tabarot, Fabien Roussel par Jacques Baudrier

Vous pouvez visionner le replay ; un chapitrage accessible sous la fenêtre vidéo permet d’accéder directement aux différentes interventions.

Décarbonation : financement et politiques publiques, les défis des prochaines années

Nous avons enregistré deux débats pour contribuer au lancement de la réflexion sur les questions de décarbonation dans le prochain cycle politique :

De la loi de programmation des investissements à une stratégie pour la décarbonation des transports

Ont participé au débat :
– Thierry Dallard, ancien Président du directoire de la Société du Grand Paris
– Philippe Duron, coprésident de TDIE
– Jacques Gounon, Président de Fer de France ;
– Louis Nègre, coprésident de TDIE
– Diane Strauss, représentante de Transport & Environment à Paris
Animateur : Gilles Dansart, Mobilettre

Voir la vidéo :

Les réseaux d’infrastructures au cœur des politiques de transport, commentaire de Michel Savy
Michel Savy, Président du Conseil scientifique de TDIE, Professeur émérite à l’École d’urbanisme de Paris et à l’Ecole des Ponts, répond à Gilles Dansart, Mobilettre.

Voir la vidéo :


Quelles politiques publiques pour décarboner les mobilités ?

Ont participé au débat :
– Bruno Gazeau, président de la FNAUT ;
– Anne-Marie Idrac, Présidente de France logistique et Haute représentante pour le développement du véhicule autonome ;
– Laurent Probst, Directeur général d’Île-de-France mobilités ;
– Pierre-Alain Roche, Président de la section Transports du CGEDD.
Animateur : Gilles Dansart, Mobilettre

Voir la vidéo :

Pour une politique multimodale et intermodale des transports, commentaire de Michel Savy

Michel Savy, Président du Conseil scientifique de TDIE, répond à Gilles Dansart, Mobilettre.

Voir la vidéo :

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