Qu’est-ce qu’une gare routière, un arrêt routier ? Cette question apparemment anodine est au cœur d’une problématique d’aménagement complexe qui va mobiliser les acteurs de la mobilité dans les prochains mois, et les prochaines années.
Le contexte réglementaire, et les pratiques de mobilité des français vivent des mutations significatives avec le vote des lois MAPTAM, NOTRe et Macron. Comment anticiper les conséquences de ces mutations sur l’organisation, la planification, le financement, l’aménagement et la gouvernance de ces infrastructures dont le besoin devrait aller croissant ? Faut-il faire évoluer les outils de décision ? Les exemples étrangers peuvent ils nous apporter des enseignements utiles ? Quelles sont les spécificités du marché français de la mobilité ?
Les lois MAPTAM et NOTRe précisent en effet un nouveau cadre pour la répartition des responsabilités des collectivités territoriales en matière de politique des transports. Elles prennent acte des évolutions des pratiques de mobilité des Français en créant notamment le statut d’Autorité organisatrice de la mobilité pour les Métropoles et les groupements de communes. Elles confient aux régions un rôle de chef de file de l’intermodalité destiné à favoriser une meilleure articulation des systèmes de transports. Les départements sont les gestionnaires du réseau routier.
La loi Macron ouvre le marché des liaisons interurbaines par autocar et favorise ainsi le développement de nouveaux services de transports, hors des cadres de l’organisation conventionnée par les Autorités organisatrices des transports.
Dans le même temps, le développement du covoiturage a pris une ampleur telle que cette organisation libre du transport génère des flux suffisamment significatifs pour appeler des aménagements spécifiques.
Dans le cadre du comité Prospective de l’IDRRIM, TDIE, ATEC-ITS France et le comité français de l’association mondiale de la route, CF-AIPCR, ont accepté de lancer ensemble un travail de réflexion pour appréhender et formuler les questions soulevées par la mise en œuvre du nouveau cadre législatif. Ces questions sont variées, et elles sollicitent chacun des acteurs de la mobilité et de l’aménagement des réseaux de transport routier.
Quels sont les besoins des usagers de ces nouveaux services ? Comment articuler les réseaux interurbains et les réseaux urbains ? Quelle place accorder aux nouvelles technologies ? Le développement de ces nouveaux usages appelle-t-il une autre façon de valoriser les infrastructures routières ? Nécessite-t-il des aménagements de l’infrastructure ou de services numériques vis-à-vis de la fluidité du trafic aux abords des gares routières, mais aussi de la sécurité aux nouveaux arrêts routiers ?
Comment les intégrer dans une stratégie d’aménagement ? Quelle place faut-il leur accorder dans l’organisation des connexions entre les différents modes de transport ?
Au cœur de ce débat, la question de l’intermodalité. Gares et arrêts routiers doivent-ils être développés de manière indépendante ? Faut-il les connecter aux infrastructures d’échange existantes ?
Les organisateurs de ce séminaire de réflexion souhaitent partager un questionnement, et entamer la réflexion prospective nécessaire à la préparation de réponses opérationnelles à moyen terme.
Vous pouvez accéder ci-contre et ci-dessous au compte rendu vidéo ou écrit des échanges.
Pour accéder aux présentations utilisées par les intervenants de la matinée :
- Bertrand Dépigny, Cerema Territoires et Ville : Evolutions législatives dans le secteur de la mobilité et la question des gares routières
- Jean-Paul Hubert, Ifsttar : Les nouvelles mobilités
- Laurent Guihéry, Université de Cergy-Pontoise : Le marché allemand du car longue distance
- Yo Kaminagaï, RATP : Aménagement des gares routières et gestion des flux de passagers